édito

Le terroir est notre langue commune

Telle était la conclusion d’un échange avec une délégation officielle chinoise en goguette en France cette semaine.
Eh bien, chiche ! Tope là !
Que cette visite ne soit pas une visite de plus d’une délégation d’une des multiples administrations de l’Empire du milieu, un dédale à faire passer notre bureaucratie pourtant réputée tortueuse pour une aimable balade en ligne droite.
Mais pourquoi donc ce subit excès d’optimisme ?

Parce que cette délégation du Ministère de l’Agriculture vient avec dans ses bagages une demande d’adhésion à l’OIV. C’est-à-dire frapper à la porte de la grande famille internationale du monde du vin. S’assoir à la table de la civilisation vitivinicole.
Alors peut-être que les efforts entrepris de longue date finissent par porter leurs fruits. Que toutes ces petites graines ont germé, lentement je le concède, parfois à la limite de l’impatience devant la lenteur de la pousse. Car les uns et les autres n’ont pas ménagé leur peine pour initier à la culture du vin, aux modes de production, à la reconnaissance des terroirs, à coopérer.
Des passerelles existent. Tout d’abord par l’approche du terroir pour le thé. Une sorte de cousinage entre deux cultures où les mêmes ingrédients de sols, climats, variétés et savoir-faire permettent d’atteindre l’excellence. Faire comprendre que notre approche est la même (et vice versa) et non un simple produit de consommation. Car si le terroir est notre langue commune, il convient de ne pas le galvauder.
Bien sûr, beaucoup, beaucoup reste à faire.
Notamment en matière de protection des appellations. Pas une semaine sans que ne nous parviennent un dépôt de marque usurpant un nom d’appellation ou de marque de Bourgogne et de France.
Un accord de protection existe certes entre l’Union Européenne et une des branches de l’administration chinoise. Un bon début. Mais quelles actions derrière ? Car les dépôts de marque ne sont que les parties immergées d’un iceberg d’usurpation et de contrefaçon.
Ne pas relâcher les efforts, diplomatiques mais aussi de coopération pédagogique en faisant le pari que l’appartenance à la grande famille de l’OIV aidera à aller dans cette direction.
Et comme le siège de l’OIV est désormais à nos portes, ne pas se priver de cette opportunité pour un lobbying (non ce n’est pas un gros mot) offensif pour faire avancer la cause. La nôtre.
Et pour finir sur une note optimiste, comme la consommation française est en berne, parions sur la Chine. Avec un litre de vin par an et par habitant (pour mémoire environ 40 en France), plus de problème de débouché pour la viticulture, et en plus sans mettre en émoi les hygiénistes. Pas étonnant que le monde fasse les yeux doux à cet eldorado en puissance.
Alors langue commune, oui. Mais avec les mêmes mots.
Kampai ! (avec modération).

Sylvain Naulin

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