édito

Les génériques, c’est que pour les médocs

Bon, en cette semaine de fête que sont ces Grands Jours de tous les superlatifs, quand producteurs et visiteurs affichent un sourire radieux, il faudrait être sacrément mal embouché pour faire le difficile.
Mais bon, tout de même, faut bien râler un peu, on est français tout de même, on a des principes.
Générique. Le mot qui fâche, pique les yeux et fait saigner les oreilles.

Non, il n’y a pas de Bourgogne générique. Jamais. Il n’y en a jamais eu et il n’y en aura jamais. Ni aucune autre appellation.
Car dans la famille des droits de propriété intellectuelle, les indications géographiques, sont un concept bien à part.
Tout d’abord, par le caractère collectif de leur propriété. Personne n’en est titulaire car tout le monde l’est. Revendiquer une appellation, c’est un droit basé sur quelques devoirs : respect de l’origine et des règles du cahier des charges.
Contrairement à une marque dont le titulaire exclusif est libre d’en concéder les droits, moyennant quelques royalties. Ou à un brevet, qui en plus est frappé d’une date de péremption le faisant tomber dans le domaine public. Devenant donc générique.
Rien de tout ça pour nos appellations.
Car d’une part c’est gratuit (rare en ce bas monde) et sans limite de temps. Donc ça ne peut pas devenir générique.
Alors je le concède, que celle ou celui qui n’a jamais fauté par facilité de langage jette la pierre aux autres. Le risque de lapidation devrait être limité.
On parle régulièrement en ce moment d’accords commerciaux entre l’Europe et des Pays Tiers. Or ce sujet est régulièrement au cœur des débats. Que nos amis et concurrents cessent d’utiliser des noms d’appellations reconnus en Europe et en France pour désigner des produits « de même nature » en se planquant, pas très discrètement, derrière la généricité du terme.
L’exemple le plus évocateur est dans l’accord « vin » signe en 2006 entre l’Europe et les Etats-Unis. Au programme, la protection des IG de l’UE (enfin)… à l’exception de 17 semi-génériques (comme des génériques mais en un peu moins pire car mentionnant leur vraie origine, comme du « Californian chablis »).
Une avancée peut être car c’est un pied dans la porte sur le chemin de la protection.
Mais pour pousser encore mieux cette porte, l’exemple doit venir de nous tous. Que ce petit mot qui nous échappe par inadvertance et a priori sans conséquence soit retenu pour ne pas donner le moindre petit grain à moudre aux usurpateurs de tout poil.
Le monde entier n’a pas débarqué en Bourgogne pour venir à la rencontre de générique mais pour croiser du Bourgogne, du vrai, du tatoué.
Alors, laissons les génériques dans les pharmacies et instaurons un gage pour tous ceux et celles qui s’oublieraient…

Sylvain Naulin

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