édito

Vous reprendrez bien une petite taxe

Qui a dit que nos Députés manquaient d’imagination ?
La créativité s’est invitée à l’Assemblée Nationale à l’occasion des discussions du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (le désormais célèbre PLFSS). Et autant dire que c’était le Concours Lépine.

Il est assez amusant de constater que les pourfendeurs du « lobby du vin », cette hydre malfaisante prête à toutes les manœuvres pour cirrhoser la planète sans scrupules, utilisent des méthodes de… lobby. Oui mais là c’est pas pareil, car c’est pour le bien de l’humanité et la cause noble et juste.
Le manuel du parfait petit hygiéniste prohibitionniste en poche, ils fournissent donc, clés en main, des amendements et argumentaires tout bien ficelés pour bouter le vin et l’alcool de la vie des Français.
Tout y passe dans cette revue de ce qu’il est possible d’inventer en matière de taxation.
Et hop, une petite taxe sur la publicité pour l’alcool. 3%, c’est pas grand-chose. Comme si la publicité sur l’alcool n’était pas déjà un parcours du combattant juridique. Donc si vous passez les obstacles, à l’arrivée, cadeau, prix d’ami, c’est 3%... Petit détail, pour la première fois, cette taxe a franchi le seuil de la Commission parlementaire par un vote favorable.
Et hop hop, un prix minimum de l’alcool. Le principe est simple, on convertit le degré en quantité d’alcool pur et on assigne à chaque unité un prix seuil. Outre l’ineptie du système, il est une vraie discrimination sociale.
Et hop hop hop, le déplafonnement de l’indexation du taux d’accises. Déjà indexés sur l’inflation, ces droits ne sont donc pas figés et augmentent chaque année. Mais pas au-delà d’un certain seuil. Quand on sait que l’augmentation des taxes, si elle peut avoir le « mérite » de réduire la consommation générale, n’a que peu d’effets sur les consommations à risque. Taxer n’est pas soigner. Il s’agit de collecter des recettes fiscales sur des produits dits à risque en nous reprochant de le produire et le vendre. Une certaine sophistication dans l’hypocrisie. 

Cette année encore, ces initiatives n’ont pas franchi le cap du vote en plénière. Mais dans le chaos parlementaire actuel, si le pire n’est jamais certain, il devient chaque année moins improbable.
Cette dérive prohibitionniste ne règlera pas les problèmes de santé publique, mais aggravera sans nul doute la situation d’une filière déjà malmenée.

Je ne suis pas un grand fan du « c’était mieux avant » mais avec ce genre d’initiative, je n’aimerais pas que ce soit pire après.

Sylvain Naulin

BIVB Infos

Appel échantillons

Aucune publication

Agenda

novembre - À venir

  1. 02 décembre

    Conseil d'Administration

    Réunions "BIVB"
  2. 11 décembre

    Commission Intelligence Economique & Stratégie

    Réunions "BIVB"
  3. 12 décembre

    Assemblée Générale

    Réunions "BIVB"