Programme porté par le Comité Champagne et le BIVB en partenariat avec l'INRAE et l'IFV depuis 2015.
Les croisements ont débuté en 2015 permettant la plantation d'une parcelle en sélection intermédiaire en 2018. Cette parcelle est entretenue et suivie par la Chambre d'agriculture de Saône-et-Loire. L’objectif de ce programme est de conjuguer les exigences environnementales et sociétales d’aujourd’hui à la typicité de notre vignoble et de ses AOC, par l’intégration de nouvelles variétés résistantes au mildiou et à l’oïdium.
Puisque les AOC Vins de Bourgogne ont des cépages communs avec la Champagne, le programme de création variétale est commun.
En Bourgogne, les géniteurs choisis sont le Chardonnay et le Pinot noir mais aussi le Gouais, pour ses qualités de cépage fondateur. L’Aligoté n’a pas permis d’obtenir suffisamment de croisements viables. Ces cépages ont été croisés avec un géniteur sélectionné parmi des variétés présentant des facteurs de résistance, obtenues et conservées par l'INRAE et l'IFV.
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Création variétale, qu'est ce que ça signifie?
Retrouvez notre article sur ce sujet dans le Cahier #1 (pages 6 à 9) sur le matériel végétal paru en juillet 2019.
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Pourquoi choisir les ascendants de nos cépages emblématiques comme parents de la création variétale ?
Le choix des ascendants dans un programme de création variétale peut porter sur plusieurs caractéristiques. Ces cépages parents doivent transmettre à leur descendance leurs qualités organoleptiques, combinées par croisement à la résistance aux maladies cryptogamiques des variétés issues des programmes INRAEResDur.
Parmi les géniteurs sélectionnés le Gouais a été retenu car il est le parent de nombreux cépages comme le Chardonnay, l’Aligoté, l’Auxerrois, le Melon, le Riesling et le Gamay.
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D’où vient cette résistance ?
En Amérique du Nord, des variétés de Vitis ont co-évolué avec le mildiou et l’oïdium et ont développé des résistances ou des tolérances aux pathogènes. Ces résistances ont été identifiées et repérées et constituent la source des programmes de création variétale.
Afin de s’assurer d’avoir des plantes les plus proches possibles de nos cépages bourguignons, plusieurs croisements successifs sont effectués. De cette façon, la partie du génome venant du géniteur résistant est réduite au strict minimum.
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Cette résistance est-elle totale ?
Plusieurs gènes de résistance ont été identifiés chez différentes espèces inter-fertiles avec la vigne cultivée (11 pour l’oïdium et 14 pour le mildiou).
Ces gènes confèrent soit une résistance totale, soit une résistance partielle aux pathogènes. Les traitements phytosanitaires ne peuvent donc pas être complétement arrêtés, d’autant plus que d’autres formes plus virulentes du mildiou et de l’oïdium ou des maladies secondaires pourront émerger en cas de zéro traitement. Néanmoins, les variétés résistantes permettent de réduire considérablement l’utilisation de produits phytosanitaires.
En 2017, l’IFT du réseau OSCAR, réseau d’observation du déploiement des variétés résistantes en France, était réduit de 90 % par rapport à la référence nationale (source : https://observatoire-cepagesresistants.fr/lobservatoire/le-dispositif/).
Le programme de création variétale bourguignon est au stade de la sélection intermédiaire. Plus de 300 variétés sont suivies au champ en collaboration avec la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire pour évaluer les résistances en conditions épidémiologiques naturelles ainsi que les principaux caractères culturaux et oenologiques. Des nanovinifications sont effectuées et une réflexion sur les critères de choix est engagée.
Cette évaluation devrait aboutir à la sélection d’une dizaine de variétés d’intérêt à l’horizon 2030. Il reste donc encore plusieurs années de recherche avant d’aboutir à la sélection finale par VATE (évaluation de la Valeur Agronomique Technologique et Environnementale) et une inscription au catalogue officiel des variétés.
L’étude du génome de la vigne vient accélérer les programmes de sélection. Utilisée aujourd’hui pour valider la présence des gènes de résistances avant la caractérisation au champ, l’étude du génome pourra demain intégrer d’autres critères d’intérêt.
Le programme Genes4Char, porté par l’INRAE de Colmar et financé par le BIVB a pour objectif de faire le lien entre génotype et caractère agronomique d'intérêt chez les descendants du Chardonnay pour définir des marqueurs précoces dans les processus de sélection. Le temps nécessaire à l’évaluation en sélection intermédiaire s’en trouve raccourci. CE QU'IL FAUT RETENIR #1 La création variétale consiste à imiter la nature en se faisant rencontrer pollen et pistil des géniteurs choisis.
Les centaines de pépins puis de jeunes plantes qui en résultent sont suivies sur le terrain pendant plusieurs années pour sélectionner les variétés d’intérêt. Le pas de temps avant de voir une nouvelle variété dans vos parcelles est très long, de l’ordre de la décennie.
#2 Les nouvelles variétés issues du programme CEPInnov seront résistantes au mildiou et à l’oïdium et proches de nos variétés, le Chardonnay et le Pinot noir. Elles ne seront pas disponibles avant 2035. Quelques traitements resteront nécessaires pour éviter le contournement des résistances et l’impact des maladies secondaires.
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